Je me bouge pour mon club : rencontre avec Mélanie Bonnafé
En quelques semaines, Mélanie Bonnafé a révolutionné son club, la Compagnie des Archers Montechois, situé à Montech au nord de Toulouse. Cette maman qui s’est investie dans le tir à l’arc pour passer plus de temps en famille, a pris les rênes de son club à la fin de l’été et lui a donné un coup de souffle bienvenu pour redynamiser l’association.
Mélanie pratique le tir à l’arc avec son mari Nicolas depuis un an, dans la Compagnie des Archers Montechois, et a décidé de s’investir beaucoup plus dans ce club, elle et toute sa famille. Les deux fils, Romain 14 ans et Matis 8 ans, rejoignent leurs parents sur les pas de tir cette année, et le petit dernier, Maël, 5 ans, tire sur sa petite cible en plastique avant de rejoindre les grands. Tandis que Nicolas se forme pour devenir arbitre, Mélanie souhaite obtenir le diplôme d’entraineur fédéral. Egalement, le couple s’investit dans le bureau du club, puisque Mélanie prend la présidence et son mari le poste de secrétaire général. La passion du tir à l’arc leur permet donc de passer de précieux moments en famille, réunis autour du même sport qu’ils affectionnent à travers les générations.
Au-delà de partager sa passion en famille, Mélanie a souhaité s’investir dans son club de tir à l’arc pour lui donner un nouvel élan. La compagnie, dont le nombre de licenciés baissait depuis quatre ans, est passée de 28 membres en 2020 à 55 inscriptions pour le moment sur cette nouvelle saison. C’est un record depuis la création de l’association affiliée à la FFTA depuis une dizaine d’années et qui avait compté au maximum 51 archers, en 2012. Un tour de force impressionnant donc, engendré grâce à une passation étroite avec l'ancien président - qui continue de partager son expérience au sein du club en encadrant des entraînements - et l’aide d’une demi-douzaine de membres actifs dans la vie du club et par une communication renforcée : « Le forum des associations à la rentrée a pu être maintenu, mais nous ne pouvions pas y faire d’initiation comme à notre habitude. Du coup j’ai organisé sur les deux mercredis suivants des séances d’essai au sein du club. Les gens qui étaient intéressés pouvaient s’inscrire et nous avons fait des initiations de 14h à 19h, par groupe de 10 pour respecter les consignes sanitaires locales ».
Dans cette petite ville de 6 000 habitants près de Toulouse, Mélanie a pu communiquer directement grâce au bouche à oreille pour recruter de nouveaux archers, notamment des jeunes. En effet, cette maman de trois enfants, qui travaille dans le social, est bien connue des parents puisqu’elle est également très active dans la vie associative des écoles. Un bon moyen pour elle de les rassurer sur les conditions de pratiques, qu’elle a défini en relation avec la mairie pour un accueil optimisé.
Et les consignes sanitaires sont justement à l’origine d’autres changements pour la compagnie. Mélanie a décidé d’améliorer le terrain extérieur qui a la chance de disposer de nombreuses cibles et de deux chalets, mais pas de système d’éclairage pour pratiquer à la nuit tombée. Or, pour encourager les archers à s’entraîner à l’extérieur même lorsque les jours raccourcissent, c’est un élément indispensable. « Nous n’avons pas eu l’autorisation de la mairie pour installer un éclairage avec électricité au niveau des cibles, du coup nous avons acheté des projecteurs LED sur internet. Cela coûte 35 euros, c’est rechargeable avec 8 heures d’autonomie, ce qui est largement suffisant pour nos entraînements. Nous avons créé un système de maintien avec des perches sur le haut des cibles avec une planche de protection et une fixation pour y installer le projecteur. C’est très pratique, cela éclaire très bien la cible, même lorsque l’on tire à 70 mètres ». Habituée au biathlon, les températures en baisse ne sont pas pour elle un problème : « On trouve aujourd’hui de super vêtements techniques, très fins mais qui tiennent chaud, qui permettent de pratiquer le tir à l’arc aisément. Je m’entraîne toute l’année dehors, même s’il fait froid je trouve cela plus agréable d’être en extérieur et avec un peu d’équipement c’est tout à fait faisable ». Si la situation actuelle est inédite et impose quelques restrictions, il « ne faut pas se focaliser sur les problèmes, puisqu’il existe des solutions ».
Quant à la pratique en compétition, l’idée d’en faire une à 18 mètres en extérieur ne la dérange pas non plus « nous pourrions tout à fait en organiser une sur notre terrain, il nous manque juste un arbitre ». Et si depuis quelques jours, la mairie a de nouveau autorisé la pratique en salle, ce qui est un atout « notamment pour les enfants lorsqu’il va faire trop froid », de nombreux archers continuent à s’entraîner à l’extérieur, pour limiter le nombre de personnes réunies en salle tout en profitant d’une pratique sportive en plein air.
Vous aussi, vous participez à la vie de votre club en tant que dirigeant, encadrant ou bénévole ?
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